Reconversion professionnelle vers l'agriculture marchande et politiques publiques en Afrique du Sud : cas des mineurs du Northern Cape

Professional conversion towards commercial agriculture and public policies in South Africa : the case of the Northern Cape mineworkers

• Auteur / Autrice : Ward Anseeuw
• Direction : Bernard Gerbier
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Économie internationale
• Date : Soutenance en 2004
• Etablissement(s) : Université Pierre Mendès France (Grenoble ; 1990-2015)

Mots clés

Mots clés contrôlés

Noirs -- Afrique du Sud

Reconversion professionnelle

Conditions sociales

Mineurs (ouvriers)

Afrique du Sud

Réforme agraire

Résumé

La question de la reconquête de l'agriculture par des " noirs " est un enjeu symbolique de la transition politique de l'Afrique du Sud, elle est également devenue une question d'importance économique en raison de la hausse considérable du chômage. Depuis la fin de l'apartheid, divers responsables politiques et syndicaux sud-africains ont émis l'idée que l'agriculture marchande, activité jusque-là principalement réservée à la population " blanche ", pourrait constituer un secteur d'accueil pour les licenciés " noirs " des autres secteurs d'activité. L'objectif de cette recherche est d'analyser l'articulation des situations socio-économiques des personnes circulant entre le secteur minier et le secteur agricole, afin d'éclairer les conditions d'émergence de nouvelles trajectoires professionnelles économiquement viables vers l'agriculture marchande. Ce travail d'inspiration régulationniste montre à partir d'une étude des trajectoires professionnelles de mineurs licenciés que la reconversion vers l'agriculture marchande reste - dix ans après la fin de l'apartheid - toujours difficile, voire impossible. Le modèle de développement libéral retenu par les autorités sud-africaines ne se limitant principalement qu'à une intervention publique sous forme d'une dépense limitée pour l'installation dans l'agriculture ne suffit pas pour dépasser les inégalités foncières et l'insuffisance en capital initial dont pâtissent les " noirs ". La transition, du moins du point de vue économique, était relativement peu transformatrice puisque basée sur la reconduction des rapports sociaux concernant le travail et le développement d'activités qui constituaient depuis longtemps le sous bassement de l'économie. L'ajustement entre les institutions en place et les intérêts divers ne s'est pas encore réalisé depuis la fin de l'apartheid : la transition effective de l'agriculture impliquerait, au-delà de l'adoption de nouveaux instruments de politique économique principalement de forme réglementaire, une remise en cause du compromis politique institutionnalisé de la fin de l'apartheid.

The re-conquest of the farming sector by " black " populations is a symbolic question of South Africa's political transition, it has also become an important economic issue due to the significant rise of unemployment. Since the end of apartheid, several South African political and trade-union leaders have put forward the idea that commercial farming, an activity until then mainly reserved to the " white " population, could constitute a solution to the retrenchment problems in other activity sectors. The aim of this work is to analyse the links between the socio-economic situations of the people circulating between the mining and farming sector, with the aim to identify the economic conditions for new, viable professional trajectories towards commercial farming to emerge. This regulation theory inspired work shows through the analysis of the professional trajectories of retrenched mineworkers that - ten years after the apartheid era - the conversion towards commercial farming remains difficult or even impossible. The liberal development model retained by the South African authorities, mainly representing limited financial public interventions in relation to farm resettlement, is not sufficient to surpass the land inequalities and the lack of initial capital from which the majority of the " black " population suffers. South Africa's transition, at least from a economic point of view, represented little transformation capacity since is was based on the reconduction of the fundamental social relations concerning work and activity development which constituted for long the fundaments of the economy. The adjustments between the existing institutions and the different interests did not take place: the effective transition of South Africa's farming sector implies, beyond the implementation of new - mainly regulation - economic policy instruments, the questioning of the political institutional compromise of the end of apartheid;