Thèse soutenue

Les enjeux sociaux du flux tendu dans le fast food : le cas de Quick

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Auteur / Autrice : Raoul Nkuitchou Nkouatchet
Direction : Jean-Pierre Durand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie du travail
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Evry-Val d'Essonne

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Depuis les origines de la restauration rapide aux Etats-Unis, au début des années 1950, norme de consommation - caractérisée par une clientèle pressée et disposée à dépenser le moins possible pour manger -, et normes des produits et de production - des denrées rapidement périssables -, se répondent méthodiquement. La production s'y fait depuis toujours en juste à temps. Comment procéder autrement avec des produits à consommer immédiatement ? Mais le principe productif dominant dans le fast-food, qui est en fait une trouvaille empirique des acteurs de la branche d'activité, approfondit la matrice classique (Taylor/Ford) de rationalisation du travail et de la production. C'est le flux tendu, qui génère un travail essentiellement pauvre et contraignant pour la grande majorité des producteurs - très souvent jeunes - ; lesquels entrent dans les établissements et en sortent à un rythme effréné. D'où un taux de rotation (turn-over) phénoménal de la main-d'œuvre. Grâce à une étude que nous avons menée chez Quick, nous sommes parvenu à la thèse que deux conditions sont nécessaires à la viabilité du flux tendu dans le fast-food : 1/ Un turn-over élevé au point de constituer une ressource de gestion, dans la mesure où cela permet la seule présence dans les établissements des équipiers jeunes et dévoués, tels les ouvrières dans leur ruche chez les abeilles ; 2/ Une disponibilité structurelle de cette main-d'œuvre potentielle sur le marché du travail : les enseignes trouvent aisément et en permanence, de jeunes gens ayant besoin de participer déjà à la société salariale et de consommation.