Le PCO et la cooccurrence des consonnes coronales dans la théorie des matrices et des étymons
Auteur / Autrice : | Ahmed Khazzi |
Direction : | Georges Bohas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science du langage |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | École normale supérieure-Lettres et sciences humaines (Lyon ; 2000-2009) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Notre thèse s'inscrit dans le cadre général de l'organisation du lexique de l'arabe qui est structuré, selon la plupart des auteurs, autour d'une base trilitère. Nous avons démontré, en adoptant la Théorie des Matrices et des Etymons (TME), élaborée par G. Bohas, que la racine trilitère ne joue aucun rôle dans cette organisation du fait qu'elle n'explique pas, entre autres, les nombreuses régularités sémantiques qui existent entre les entrées lexicales. Plus exactement, notre présent travail a été presque entièrement consacré aux restrictions de cooccurrence entre deux consonnes identiques ou homorganiques dans une même ''racine verbale trilitère''. Nous avons démontré que la TME combinée aux principes de la phonologie autosegmentale (principalement avec le Principe du Contour obligatoire : PCO) permet de donner une explication plus cohérente à ce processus phonologique. Les explications que nous avons proposées prennent en considération non seulement les propriétés formelles (phonologiques), mais aussi les propriétés lexico-sémantiques des entrées lexicales. Sur la base d'un dépouillement exhaustif des formes verbales R1R2R3 du Dictionnaire Kazimerski, nous avons montré que le PCO s'applique à la ''racine trilitère'' quand la paire de consonnes en question est en R1R2 et R2R3, et à l'étymon lorsque les consonnes homorganiques sont en R1R3. C'est ce qui explique le nombre assez important des formes attestées R1R2R3 où R1 et R2 sont des coronales. L'étymon est un domaine plus abstrait que celui de la ''racine'', il est composé de deux consonnes associées à un sens spécifique qui peuvent former les ''racines trilitères'' par ajout d'une troisième consonne ou par croisement avec un autre étymon. L'étymon ne comporte donc pas, par exemple, deux consonnes ayant les mêmes spécifications pour les traits [Coronal], [±son] (*єrn, *єrl, *єln), [±cont] et [±pharyngal] (*єsS, *єsz, *єSZ, *єtd, *єtd).