Ici nous sommes tous parents : les Pataxó de Barra Velha, Bahia, Bresil
Auteur / Autrice : | Gabriele Grossi |
Direction : | Marc Augé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie et anthropologie sociale |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Résumé
Les Patax́o qui vivent dans la réserve indigène du Mont Pascal, extrême sud de l'Etat de Bahia, Brésil, sont acculturés depuis longtemps, s'habillent comme tout autre habitant de la région, s'expriment en langue portugaise et vivent de l'agriculture, de la pêche et de l'artisanat vendu au touristes durant la haute saison. Malgré cette apparente homogénéité culturelle avec la société blanche environnante, ils se définissent comme indiens, multipliant les symboles de leur appartenance ethnique, sous les formes de pièces vestimentaires, de peintures corporelles indigènes, de présentation de danses rituelles, de production d'un artisanat typique, d'utilisation de mots indigènes. Les aspects rituels et religieux contribuent aux revendications à caractère identitaire et l'école devient un laboratoire où sont produites et divulguées les traditions ethniques. Mais c'est dans l'articulation entre la ''Terre'', lieu des ancêtres enchantés, et la ''Parenté'' que semble résider le principe générateur permettant d'appréhender l'identité ethnique des Pataxó. La croyance en une origine commune renvoie aux relations de parenté qui sont à la base de l'organisation sociologique et religieuse du village : ''Ici, tout le monde est parent''. Ce sont ces catégories, produit d'une histoire partagée, qui fondent les critères d'appartenance, d'identification et de différenciation ethnique, en définissant les modalités de l'interaction avec les autres et les contenus du processus d'invention des traditions.