Descartes et la question de Dieu : la place et la fonction de l'idée de Dieu dans la pensée cartésienne
Auteur / Autrice : | Louise Mathieu |
Direction : | Alain Boutot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Thierry Gontier, Pierre Guenancia, Yves Charles Zarka |
Résumé
Descartes déclare, à plusieurs reprises, vouloir défendre la cause de Dieu, combattre les impies, apporter aux infidèles, et à tous ceux qui se sont détournés de l’Eglise, non seulement la preuve de l’existence de Dieu, mais aussi une doctrine solide sur la transsubstantiation, sur la liberté divine, sur Dieu et sur les vérités éternelles. Il dit aussi ne s’exprimer sur l’Infini que pour s’y « soumettre » et en parler « dignement ». Enfin, il ne cesse de répéter qu’il recherche la vérité dans les choses que pour marcher avec assurance en cette vie. Pour cela, il se dote d’une méthode et va chercher la preuve de l’existence de Dieu non dans le monde, c’est-à-dire dans l’expérience empirique, ni dans les Ecritures qu’il juge pourtant supérieures à ses pensées, mais dans son esprit. Seulement, par cette démarche où la raison se met à conceptualiser le nom de la transcendance et à vouloir la soumettre à son diktat, Descartes n’est, selon nous, plus en train de parler du Dieu de la Bible mais d’élaborer un ‘‘sujet-objet’’ de la métaphysique qui a le nom de Dieu mais qui n’est pas Dieu. En somme, en apportant des conceptions qui lui sont propres tout en clamant son christianisme et son respect pour la religion de son enfance (le catholicisme), il convient de s’interroger sur la philosophie autant que sur l’homme qu’était Descartes. Descartes peut-il se dire chrétien et insister sur son amour de Dieu, dans ses écrits, quand le Christ est absent de sa philosophie et que sa théodicée ne se réduit qu’à quelques lignes dans les méditations trois et six ? Que recherche-t-il ? Affirmer sa croyance en Dieu pour mieux s’y soumettre ? Prouver l’existence de Dieu dans le but d’en faire une assise solide pour sa nouvelle philosophie, laquelle comprend aussi bien une physique qu’une métaphysique ou bien élaborer son propre ''sujet-objet métaphysique'' ?Les intentions de l’auteur, qu’elles soient sincères ou non, ne montrent-elles pas, à travers ses tentatives de présenter une doctrine cohérente et acceptable sur l’Etre suprême, l’impossibilité de dire quoi que ce soit de vrai et de juste sur Dieu que ce qui a déjà été dit dans les Textes sacrés ? La seule preuve de l’existence de Dieu qui prévaut n’est-ce pas le Christ qui est Dieu et les miracles pour que nous puissions enfin croire que Dieu est amour et qu’il est vivant ?