Thèse soutenue

L’appropriation du profit : politiques des bonus dans l’industrie financière

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Auteur / Autrice : Olivier Godechot
Direction : Michel Lallement
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris, CNAM

Résumé

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Nous étudions la distribution des bonus, i. E. Des primes salariales, dans l’industrie financière parisienne au cours des dix dernières années. Ceux-ci sont à la fois très élevés et très inégaux. En 2000, des chefs de salle ont touché à Paris des bonus supérieurs à 10 millions d’euros. Même s’ils dépendent des résultats, les bonus ne sont pas une incitation optimale : leur instauration ne répond pas à une insuffisance de « l’effort » ; leur corrélation avec les cours montrent que les bonus n’utilisent pas toute l’information disponible ; ils sont d’autant plus élevés que le salaire fixe l’est. Les traders et vendeurs touchent donc des rentes [1ère partie]. Pour comprendre la distribution des bonus, procédure discrétionnaire, nous entrons dans l’entreprise, détaillons les sentiments de justice des salariés, les conceptions plurielles du bonus chez les chefs et les temps de négociation [2ème partie]. Nous analysons débats et rapports de force lors de la construction des budgets de bonus [3ème partie]. Nous considérons alors l’organisation du travail comme une allocation de droits de propriété sur les actifs de l’entreprise, droits qui sont le support d’une appropriation légitime et effective du profit : les salariés disposant des actifs les plus importants et les plus détachables, peuvent à la fois réclamer légitimement le profit comme le fruit de leurs actifs et l’obtenir en menaçant, véritable « hold-up », de redéployer leurs actifs en interne ou en externe [4ème partie].