Montpellier au temps des troubles de religion : pratiques testamentaires et confessionnalisation (1554-1622)
Auteur / Autrice : | Valérie Leclerc Lafage |
Direction : | Anne-Marie Cocula |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Résumé
Dans la cité de Montpellier, capitale du Bas-Languedoc, les guerres de Religion sont d'autant plus violentes que la ville est partagée presque équitablement entre catholiques et protestants, mais aussi peuplée de chrétiens aux marges des confessions établies. Les pratiques testamentaires, largement développées en pays de droit écrit, dévoilent les attitudes devant la mort, les attentes eschatologiques mais également les constructions sociales d'une population d'Ancien-Régime. A travers les testaments, on discerne un processus de confessionnalisation qui, pour autant, n'est jamais total et s'inscrit, au contraire, dans une gradation qui varie en fonction du champ d'activité dans lequel sont impliqués les individus. Dans la sphère publique, être catholique ou réformé devient, au début du XVIIe siècle, un marqueur social parmi d'autres. Dans la sphère religieuse, une certaine confessionnalisation se met en place lorsqu'il s'agit de pratiques extérieures de piété, bien que la période soit marquée par une forte tiédeur catholique et une incapacité de certains réformés à rompre totalement avec les gestes séculaires du catholicisme. Lorsqu'on aborde la religiosité intérieure, celle qui s'exprime dans les invocations testamentaires, la confessionnalisation s'efface devant une homogénéisation du rapport qu'entretiennnent les hommes avec Dieu. Tout le paradoxe réside dans une confessionnalisation sociale qui pousse les hommes à s'entretuer au nom de Dieu, alors qu'au fond, ils n'ont jamais été aussi proches.