Thèse soutenue

Les conditions et les modalités de l'essor de la poésie féminine d'expression française à la Belle époque (1900-1914)

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Auteur / Autrice : Patricia Izquierdo
Direction : Mireille Dottin-Orsini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française et comparée
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Résumé

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Les annees 1900-1914 sont marquees par un nombre etonnant de publications de recueils poetiques ecrits par des femmes francophones. Notre corpus contient quatorze poetesses : natalie barney, marguerite burnat-provins, gerard d'houville, marie dauguet, lucie delarue-madrus, jean dominique, judith gautier, marie krysinska, amelie murat, anna de noailles, helene picard, cecile perin, cecile sauvage et renee vivien. Affole, le monde litteraire androcentre de l'epoque tente vainement de denigrer puis de circonscrire le phenomene en l'enfermant dans des courants (romantisme, naturisme) ou des concepts ('' poesie feminine '') reducteurs : une poesie pantheiste, lyrique et sensuelle puis plus mystique, s'epanouit, entre naturisme et art nouveau. Ni le feminisme ou une quelconque solidarite entre femmes, ni le contexte art nouveau ne permettent d'expliquer veritablement cet essor. C'est davantage le parcours individuel de nos poetesses, leur volonte et leur entregent, familial et amical, surtout parisien et aristocratique, leur audace parfois, qui expliquent leur succes, a condition toutefois qu'elles restent dans le creneau naturiste ou romantique que la critique litteraire leur concede. C'est dans cette mesure que la notion de ''poesie feminine'' se justifie. Un autre argument permet aussi de legitimer cette appelllation controversee : nous retrouvons des constantes thematiques et stylistiques dans nos 64 recueils, notamment l'element liquide, les figures du cercle et de l'envol. Certaines poetesses, trop meconnues, parviennent toutefois a s'eloigner de ce carcan et s'affirment, originales et sensuelles (m. Burnat-provins, h. Picard et l. Delarue-mardrus).