La fondation et les premiers travaux de l'observatoire astronomique de Bordeaux (1871-1906) : histoire d'une réorientation scientifique
Auteur / Autrice : | Laetitia Maison-Soulard |
Direction : | Jérôme de La Noë |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du vivant, géosciences, sciences de l'environnement. Epistémologie et histoire des sciences |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Fondé en 1878, l'observatoire astronomique de Bordeaux fait partie de la dizaine d'observatoires français crées à la fin du XIXe siècle. Dans un contexte national de décentralisation universitaire et alors que de nouvelles pratiques se développent en astronomie avec l'émergence de l'astronomie physique, l'étude du cas bordelais peut permettre de comprendre les motivations à l'origine de la fondation d'un observatoire en province et de caractériser les logiques d'action et de recherche de son personnel. Notamment, il s'agit de déterminer si -entre la proposition en 1871 de Jules Simon de voir fonder un observatoire à bordeaux et la mort du premier directeur de cette institution, Georges Rayet (1839-1906) - les hommes politiques, les astronomes et les élus locaux parviennent à créer un observatoire décentralisé et novateur, symbole d'un renouveau astronomique français d'envergure. La première partie de cette thèse analyse donc les motivations des différents groupes d'intérêt impliqués dans la fondation de l'observatoire et décrit les étapes de la construction de l'institution. La deuxième partie expose la mise en oeuvre des travaux scientifiques ; contrairement aux ambitions scientifiques novatrices formulées lors de la fondation, l'observatoire s'implique dès les premières années dans des thématiques de recherche classiques, délaissant la spetroscopie céleste pour le projet international de la Carte du Ciel. La dernière partie de l'étude propose des voies d'explication pour comprendre cette réorientation scientifique. Il résulte que l'observatoire de Bordeaux témoigne d'un renouveau astronomique français en demi-teinte caractérisé par une décentralisation inachevée et une innovation modérée dont les facteurs d'explication sont multiples, l'investissement des énergies dans le projet de la Carte du Ciel apparaissant plus comme une conséquence du non-développement de l'astronomie physique que comme une cause première.