L'assistance, lien communautaire : l'exemple dunkerquois de 1830 à 1930 (contribution à l'Histoire sociale)
Auteur / Autrice : | Gérald Mennesson |
Direction : | Alain Lottin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Artois |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Du paupérisme des années 1830 aux lois sur les assurances sociales de 1928 et 1930, nous verrons Dunkerque entretenir un esprit bienfaisant et des réalisations charitables nombreuses et durables. L'altruisme ambiant procède du contexte. La ville enclavée dans des remparts est un espace étroit qui mêle les gens de conditions différentes ; ils sont voisins et travaillent ensemble, ici les mieux établis coudoient les plus fragiles. La morale chrétienne y est très ancrée et imprègne l'action des philanthropes. Enfin c'est un port de pêches lointaines et dangereuses ; la vie sujette aux aléas des '' Islandais '' qui font vivre la ville a peut-être contribué à répandre une mentalité solidaire et compréhensive, attentive aux malheurs. L'infortune ne laisse pas insensible, bien au contraire, l'assistance est consensuelle : elle accorde les laïcs et les ecclésiastiques, des notables rivalisent de générosité – parfois des familles entières – et la municipalité soutient leurs entreprises. On dirait la ville pourvue d'un maillage de bienfaisances. Que signifie une telle convergence ? Certes l'assistance n'est pas neutre, elle est vitale ; elle concourt aussi à l'apaisement social, contrôle et normalise, protège l'ordre. C'est son utilité la plus lisible. Mais on lui découvrira localement plus qu'un rôle de sauvegarde matérielle et politique : elle rapproche moralement les individus et les rassemble. Elle maintient entre les hommes un rapport éthique et sert d'outil de cohésion urbaine ; elle dépasse son objet initial pragmatique pour devenir une valeur : un lien communautaire.