Impact épidémiologique de l'infection à Pneumocystis jirovecii chez le nourrisson : apport des études moléculaires
Auteur / Autrice : | Anne Totet |
Direction : | Gilles Nevez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie santé. Parasitologie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Amiens |
Mots clés
Résumé
Le genre Pneumocystis désigne un groupe de champignons opportunistes présentant une étroite spécificité d'hôte et déterminant lors d'immunodépression sévère une infection grave, la pneumocystose. Le concept d'un réservoir humain pour Pneumocystis jirovecii (P. Jirovecii), forme spécifique retrouvée chez l'Homme, est la base de ce travail de recherche. A l'aide de deux techniques de PCR, une nested-PCR et une PCR en temps réel, nous avons mis en évidence une forte prévalence de P. Jirovecii chez les nourrissons immunocompétents développant une bronchiolite. En raison de cette forte prévalence, l'infection à P. Jirovecii chez le nourrisson pourrait représenter la forme la plus commune des infections à P. Jirovecii dans les populations humaines. Cette infection chez le nourrisson correspond à une primo-infection, soit attestée par les données sérologiques, soit fortement suspectée en raison du jeune âge des sujets. L'analyse des séquences des ''Internal Transcribed Spacers'' 1 et 2 de l'opéron nucléaire de l'ARN ribosomique a permis de montrer que les isolats de P. Jirovecii retrouvés chez les nourrissons présentaient des caractéristiques génotypiques identiques à ceux rapportés chez les adultes immunodéprimés développant une pneumocystose. Cette communauté génotypique est en faveur de l'unicité du réservoir humain de P. Jirovecii. Les résultats de l'analyse d'un second locus, le locus de la dihydroptéroate synthétase, renforcent cette hypothèse puisqu'ils suggèrent l'existence d'une circulation de P. Jirovecii entre les deux populations d'individus infectés. Dans le but de tester l'hypothèse que ces patients puissent être une source de micro-organismes transmissibles, un test de viabilité basé sur une technique de RT-PCR ayant pour séquence cible l'ARNm du gène Phsb1 de la HSP 70 a été développé. Les résultats positifs obtenus suggèrent que P. Jirovecii puisse rester vivant en situation de transit dans les voies aériennes supérieures des nourrissons et que ceux-ci puissent en conséquence représenter des sources de P. Jirovecii potentiellement pathogène pour des individus contacts susceptibles