Thèse soutenue

L' action des fonds structurels entre polycentrisme spatial et politique métropolitaine : l'objectif 2 dans l'aire métropolitaine marseillaise pour la période 200-2006

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Auteur / Autrice : José da Silva
Direction : Alain Motte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, urbanisme
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Aix-Marseille 3

Résumé

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Chaque élargissement de l'Union européenne a été suivi d'un ensemble de mesures destinées à réorganiser le schéma politico-administratif de l'Europe et ses rapports avec ses autres partenaires publics. Derrière la politique agricole commune, la politique de cohésion, second poste de dépense de l'UE, a elle aussi fait l'objet de redéfinitions successives pour accroître son efficacité. L'adhésion de sept pays de l'Est, dont le profil socio-économique en fait les bénéficiaires privilégiés des aides européennes, a suscité une profonde réorganisation des politiques structurelles. L'évolution de ses outils s'attache à mettre en avant la rationalisation de l'action publique autour de valeurs dominantes : l'emploi, la compétitivité et le développement durable. La concentration accrue des aides européennes répond aux enjeux infrarégionaux de la cohésion territoriale. Depuis une quinzaine d'années, la Commission européenne a développé de nombreuses réflexions sur le territoire de l'Union européenne et son organisation. Bien que l'aménagement du territoire ne soit pas une compétence communautaire, ces analyses introduisent de nouveaux référents à la planification. Ainsi, le schéma de développement de l'espace (SDEC) officialise le concept de développement spatial polycentrique. Ce principe doit assurer un meilleur fonctionnement des économies locales par la mise en réseau de ses agents, la redistribution de ses retombées et une plus grande solidarité entre des espaces interdépendants. Outre sa dimension planificatrice, le polycentrisme traduit sur un plan territorial les modèles de société et de gouvernance promus par la Commission européenne. Les villes jouent un rôle central dans la mise en place de ce principe au niveau local. Bien que concentrant les problèmes socio-économiques et environnementaux, elles sont les moteurs du développement régional. Dans ce contexte, la politique de cohésion, de façon implicite, traduit ces orientations en actes et fait de l'Union européenne un acteur très impliqué dans les politiques territorialisées. En France, l'Objectif - dont elle est le principal bénéficiaire de l'ancienne Europe 15 – porte sur des espaces métropolitains. La programmation 2000-2006 devient un laboratoire expérimental d'une politique européenne amenée à actionner les leviers territoriaux les plus efficaces dans une Europe à 25. L'hypothèse porte ici sur les repositionnements des acteurs nationaux et locaux en faveur de coopérations inédites en ce qui concerne des politiques stratégiques. Face à un Etat pluriel, responsable des aides européennes et garant de l'intérêt métropolitain, les intercommunalités s'organisent en fonction des enjeux métropolitains et du poids de quelques acteurs. Plus qu'un apport financier aux projets de développement, les fonds structurels deviennent les vecteurs d'une décentralisation technique puis politique. Ils permettent aux métropoles de s'affirmer sur un plan politique et institutionnel. Le cas de l'aire métropolitaine marseillaise (AMM) met en évidence l'importance d'une planification métropolitaine pensée dans les années 60. Le programme européen lui donne une portée opérationnelle, illustrant l'influence de l'Etat dans l'organisation d'un espace multipolaire. Le thème de la compétitivité, soutenu par l'Union européenne, devient une valeur centrale de l'action locale. Pourtant, elle s'accomode mal de la multiplicité des problématiques et des typologies territoriales (zones industrielles de l'étang de Berre, quartiers Nord de Marseille, systèmes productifs locaux de l'est métropolitain). La relance de la décentralisation met en lumière la capacité de réaction de quelques territoires métropolitains, se saisissant du principe de subsidiarité. Dans un esprit de réforme politico-administrative, les fonds structurels soutiennent une politique métropolitaine dans une AMM marquée par de fortes concurrences territoriales.