Thèse soutenue

Repenser la question fiscale en France, 1749-1789 : logique de la transparence et recherche de la confiance publique

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Auteur / Autrice : Arnaud Decroix
Direction : Michel GanzinMarc Péna
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Aix-Marseille 3

Résumé

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A partir de 1749, le mouvement des Lumières s'accentue et s'efforce d'introduire la logique de la transparence au sein de la société française. Ces exigences de publicité se manifestent de manière particulièrement évidente en matière de finances publiques. En effet, elles interrogent avec une acuité nouvelle l'administration fiscale, présentée comme arbitraire. C'est précisément pour répondre à cette volonté de rationalisation et de justice que le contrôleur général des finances Machault d'Arnouville établit, en 1749, l'imposition du vingtième. Cet impôt universel contraint désormais les contribuables à présenter au fisc une déclaration exacte de leurs revenus. Toutefois, il est intéressant de relever qu'en retour, une plus grande transparence est également exigée de la part de la monarchie. Ainsi, les Cours souveraines réclament, à plusieurs reprises, la communication de l'état des comptes publics. Le débat public se cristallise également autour de pamphlets financiers. En effet, au sortir de la guerre de Sept Ans et sous le ministère libéral de Turgot, des dizaines d'écrits sont imprimés et diffusés, favorisant la discussion en matière de réforme fiscale. La publication par Necker du premier compte rendu public des finances de l'état, en 1781, entraîne aussi une importante controverse aux enjeux de plus en plus politiques. Cette évolution est accentuée par le recours permanent aux emprunts, nécessitant l'introduction d'une grande transparence dans les comptes de la monarchie. En effet, le crédit public repose en dernier lieu, sur la confiance, basée sur la connaissance accrue de la réalité financière, destinée à rassurer les créanciers de l'état. En définitive, l'étude de la question fiscale doit essentiellement permettre de mieux comprendre l'émergence de l'opinion publique dans les années 1749-1789.