Thèse soutenue

Italo Svevo et la France

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Auteur / Autrice : Marialuisa Vianello
Direction : Élisabeth Rallo Ditche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et lettres
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le transfert en France de l'oeuvre d'Italo Svevo, entre 1926 et 1933, est un cas assez rare dans l'histoire des rapports culturels entre les deux pays, car les textes svéviens ont été accueillis dans la culture française presque au même moment que dans la culture italienne. Ils présentaient donc des caractéristiques de rupture et de nouveauté par rapport à l'horizon d'attente des deux pays. Grâce à l'intervention de J. Joyce, les critiques écrivains V. Larbaud et B. Crémieux, l'éditeur Gallimard et le traducteur P. H. Michel ont saisi l'intérêt de l'oeuvre de Svevo, à la différence de nombreux critiques italiens, mais ils ont essayé de l'adapter aux attentes du public en écourtant La coscienza di Zeno, en modifiant son titre, en transformant son style dans la traduction. Dans les années cinquante Svevo a été redécouvert en France après une période d'oubli, et la critique professionnelle a cherché à apprendre aux lecteurs comment il fallait lire ''correctement'' Svevo. Les lectures savantes des professeurs ont mis en rapport l'oeuvre avec son contexte historique, avec la conscience même de Svevo et avec les influences idéologiques subies, pour parvenir à un commentaire qui reconstruise le sens des textes. Mais dans La coscienza di Zeno le sens n'est pas dévoilé par le simple déroulement de la narration, le texte renvoie à plusieurs explications possibles, contenues dans des théories extérieures à lui, comme par exemple la psychanalyse. Les interprétations psychanalytiques ont souvent visé à formuler un diagnostic sur le genre de pathologie dont le protagoniste serait atteint,  au risque de réduire le personnage de l'inadapté à un simple malade à soigner, en le privant de sa vocation à remettre en cause toute la réalité. Les inadaptés dénoncent par leurs souffrances non seulement leur incapacité à vivre, mais aussi le caractère hypocrite et inhumain de la société, mais, parfois est-ce la leçon de Zeno ? - ils arrivent à survivre, mieux que les gens qui s'y sont intégrés.