Les ellipses d'une écriture excentrique, excentrée : la périphérie contre le centre ou Cuba au prisme de Paris dans l'oeuvre romanesque de Severo Sarduy
Auteur / Autrice : | Nathalie Payet |
Direction : | Benito Pelegrín |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études romanes |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La prose de Severo Sarduy, caractérisée par une loquacité démesurée et par un laconisme frôlant l'ésotérisme, après une fugue, invite à un retour centripète à la singularité de la cubanité. Outre les corrélations intertextuelles, les textes accusent les duplications internes du récit et le caractère dual de la langue qui accorde le primat à la périphérie sur le centre. De la duplicité des structures narratives, des sphères spatio-temporelle, culturelle, linguistique, à la multiplication des digressions phrastiques, le récit sacrifie la substance à la circonstance. Le discours excède les ressources de la dénomination, l'accumulation, la répétition, prône l'inflation du signifiant, la désinflation du signifié. Excellant aussi dans l'art de l'esquive rhétorique, lexicale, typographique, l'écriture excipe du caractère privatif du langage, pointant une carence fondatrice. Le discours entérine le règne de l'implicite révélant derrière l'instabilité narrative, la constance de l'exégèse, derrière l'atermoiement du sens, la stratification de la signification, derrière une explosion linguistico-ethnique, une idiosyncrasie culturelle et, derrière un évidemment identitaire, une vérité ontologique.