Contribution de l'imagerie et de l'électrophysiologie à l'étude de l'épileptogenèse dans un modèle d'épilepsie du lobe temporal chez le rat mature et immature
Auteur / Autrice : | Claire Leroy |
Direction : | Astrid Nehlig |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé. Neuroscience |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Strasbourg 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'épilepsie mésiale du lobe temporal (EmLT) se caractérise par la survenue de crises partielles complexes qui prennent naissance dans les structures mésiotemporales. La plupart des patients atteints d'EmLT ont vécu une agression initiale pendant l'enfance (crises fébriles complexes prolongées, état de mal (EdM), traumatisme crânien, encéphalopathie). L'EmLT se caractérise par des dommages cellulaires dans les structures mésiotemporales, en une sclérose hippocampique. Le rôle de l'agression cérébrale initiale et des différentes structures mésiotemporales dans la mise en place de la circuiterie épileptique n'est pas clairement élucidé. Le modèle lithium-pilocarpine chez le rat reproduit les principales caractéristiques comportementales et neuropathologiques de l'EmLT humaine. Suite à l'injection du lithium et de la pilocarpine, les rats développent un EdM, suivi d'une phase de latence avant l'apparition de crises récurrentes spontanées. Les conséquences de l'EdM sont dépendantes de l'âge. Lorsque l'état de mal est induit à l'âge adulte, tous les rats deviennent épileptiques. Par contre, lors d'un état de mal induit chez les rats immatures, l'épilepsie n'est pas systématique et les dommages neuronaux sont plus limités que chez l'adulte. Dans ce travail, nous avons étudiés les processus neuropathologiques induit par un état de mal afin de comprendre l'implication de l'hippocampe et des cortex temporaux dans la constitution de la circuiterie épileptique. Nous avons mis en évidence une atteinte cellulaire précoce des cortex piriforme et entorhinal uniquement chez les rats devenant épileptiques. Cette observation montre le rôle critique et initiateur de ces cortex dans l'épileptogenèse. Par contre, la sclérose de l'hippocampe apparaît secondairement et progressivement au cours de l'épileptogenèse. Elle pourrait être consécutive aux lésions corticales et intervenir à la fois comme cause et conséquence des crises. Les modifications vasculaires et métaboliques consécutives à l'état de mal montrent que les nécroses cellulaires observées dans ce modèle n'ont pas d'origine vasogénique majeure mais semblent plutôt liés à une hyperactivité neuronale. Par contre, un dysfonctionnement métabolique pendant l'EdM pourrait participer à la souffrance cellulaire observée au niveau de ces régions. En effet, chez les rats adultes, l'expression génique du transporteur vasculaire et glial du lactate augmente fortement à la suite de l'EdM et pourraient entraîner des cascades excitotoxiques à l'origine des nécroses cellulaires contrairement aux rats immatures qui montrent une meilleure adaptation cérébrale de l'apport de leurs substrats métaboliques. Au vu de ces résultats, nous émettons l'hypothèse d'un rôle critique et précoce de la voie entorhino-hippocampique dans la propagation des activités épileptiformes. [. . . ]