Thèse soutenue

De la "déficience intellectuelle légère" au sujet de l'inefficience intellectuelle

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Auteur / Autrice : Jean Lelièvre
Direction : François Sauvagnat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Rennes 2

Mots clés

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Résumé

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La déficience intellectuelle légère (DIL) constitue un vaste domaine d'application de la psychologie - tant dans le champ de la recherche fondamentale que dans celui des pratiques sociales. La présente étude balaye ces deux champs d'investigation avec le souci d'en dégager les paradigmes pour en cerner les limites et contribuer à leur élargissement. Cette orientation explique la forme originale de cette recherche : plutôt que d'une "recherche normale" (Th. Kuhn), il s'agira ici de montrer que ces paradigmes, bien que productifs dans les diverses disciplines consacrées, s'avèrent inadaptés dans les faits. Dans un premier chapitre, plus anthropologique et philosophique, nous montrerons que le concept d'intelligence constitue une réduction psychologique du phénomène de la pensée qui, si nous n'y prenons garde, risque fort de nous faire passer à côté de ce qu'est véritablement la parole, et partant, de ce que c'est qu'être un sujet parlant. Ceci nous amènera à nous interroger également sur le système occidental de formation des esprits, sur ses finalités et conséquences. Dans un second chapitre consacré à la clinique, nous appréhenderons les principales logiques et grilles de lecture qui prospèrent actuellement en mettant l'accent sur les conditions environnementales, familiales et subjectives. Dans un troisième chapitre, plus tourné vers l'histoire et les sciences de l'éducation, nous nous intéresserons aux origines de l'institutionnalisation des idiots. Cette approche nous permettra de saisir les interactions entre ambiance et idéologie sociales et élaborations théoriques. Le quatrième et dernier chapitre présentera les principales approches scientifiques et psychanalytiques actuelles en suivant la ligne directrice dégagée au fil des chapitres précédents. A son terme, nous pourrons énoncer clairement la position que nous soutenons, à savoir : - dans le registre des pratiques sociales, le concept de DIL mérite d'être abandonné pour un terme plus générique rendant mieux compte de l'immanquable intrication des troubles ; - les praticiens et chercheurs ne sauraient plus longtemps ignorer que la nature des troubles et leur multifactorialité étiologique réclament d'être appréhendées au carrefour des savoirs constitués ; - nulle recherche en ce domaine ne saurait se dispenser d'une solide réflexion politique et éthique.