Thèse soutenue

Repliement d'hétéropolymères

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Auteur / Autrice : Markus Müller
Direction : Marc Mézard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 11

Résumé

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Le repliement de biopolymères, en particulier celui des protéines, représente un des domaines de recherche les plus actifs de la biologie moléculaire moderne. La compréhension du mécanisme de repliement constitue également un grand défi pour la physique statistique. Dans cette thèse, nous étudions différents aspects du repliement d'hétéropolymères. Nous considérons l’ARN décrit au niveau de sa structure secondaire dont le repliement est mieux-compris et plus facilement accessible à des traitements théoriques que celui des protéines. Pour les séquences aléatoires de bases, nous prédisons une transition pelote-globule dans la phase à haute température, suivie d'une transition vitreuse à plus basse température. Dans la phase vitreuse, l'hétérogénéité de la séquence se manifeste par un changement des propriétés géométriques des repliements typiques. En outre, le paysage d'énergie est très rugueux, présentant une structure complexe de barrières et d'états métastables. Nous discutons sous quelle ces caractéristiques peuvent être observées lors de micromanipulations de molécules uniques. Nous prédisons que les effets les plus intéressants apparaissent dans un régime de force autour de 1 pN. Dans la deuxième partie, nous étudions les hétéropolymères sur réseau en utilisant la méthode de cavité. Cette nouvelle approche nous permet d'analyser la nature de la transition vitreuse d'un point de vue local en décrivant la frustration auxquelles les monomères individuels sont sujets. Ceci éclaircit également le rôle des corrélations à courte portée dans la séquence des monomères. Pour un certain type de corrélations, notamment présent dans les séquences de protéines, nous trouvons que la transition de gel ''classique'' est précédée d'une transition continue vers une phase vitreuse ''molle'' où l'ergodicité n'est brisée que faiblement. La méthode de cavité a encore un grand potentiel à exploiter, notamment dans des applications aux protéines ou à l'ARN.