Propriétés de transport de systèmes électroniques fortement corrélés : une étude de la transition de Mott
Auteur / Autrice : | Patrice Limelette |
Direction : | Denis Jérôme |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Mots clés
Résumé
Les propriétés de transport des deux systèmes fortement corrélés (V-0. 989 Cr-0. 011)2O3 et k-(BEDT-TTF)2 Cu[N(CN)2]Cl ont été étudiées au voisinage de la transition de Mott en fonction de la température et de la pression. La technique de pression variable, à haute et basse températures, a permis de déterminer les domaines de coexistence métallique et isolant définis par les lignes spinodales des hystérésis jusqu'au point critique terminal (Tc, Pc). L'analyse du comportement critique de la conductivité du composé (V-0. 989 Cr-0. 011)2O3 a révélé une complète analogie avec la transition liquide-gaz en accord avec les prédictions obtenues dans le cadre du modèle DMFT. Nous avons ainsi montré par une analyse d'échelle que la classe d'universalité de la transition de Mott dans ce composé était celle du modèle d'Ising 3D. Dans les deux systèmes, nous avons mesuré dans la phase isolante à basse température (T <Tc) un régime activé avec un gap décroissant avec la pression mais demeurant fini et très nettement supérieur à la température avant la transition. Le transport dans la phase métallique a de plus révélé un premier crossover entre un régime cohérent de basse température (T <T*) et un régime incohérent de plus haute température. La diminution de la température de ce crossover T* au voisinage de la transition de Mott suggère une renormalisation importante du liquide de Fermi par les corrélations électroniques. Cette température T* est de plus très inférieure à la valeur du gap de Mott avant la transition, en accord avec les récentes prédictions théoriques. Ce résultats semble ainsi indiquer que le mécanisme qui gouverne la transition de Mott n'implique pas une mais deux échelles d'énergie, correspondant au gap et une énergie de Fermi fortement renormalisée. Cette interprétation est en outre corroborée par un second crossover à plus haute température (T>>T*) entre le régime métallique incohérent et un régime isolant.