Implication de la mitochondrie végétale dans l'état redox cellulaire et la réponse au stress biotique
Auteur / Autrice : | Marie Garmier |
Direction : | Rosine de Paepe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques. Sciences du végétal |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Mots clés
Résumé
L'étude de l'apoptose, une forme de mort cellulaire programmée (PCD), a mis en évidence le rôle de la mitochondrie animale comme un site majeur de production de formes activées de l'oxygène (FAO) et un centre d'intégration des signaux cellulaires. La possibilité d'un rôle similaire pour la mitochondrie végétale n'a soulevé initialement que peu d'attention, étant donné la faible contribution intrinsèque des mitochondries végétales à la production de FAO. Dans ce travail, le rôle de la mitochondrie végétale dans la réponse au stress biotique a été étudié par une approche génétique originale, basée sur l'analyse du mutant mitochondrial CMSII de Nicotiana sylvestris. Le complexe I (NADH: ubiquinone oxydoréductase) de la chaîne respiratoire de ce mutant est non-fonctionnel suite à une délétion du gène mitochondrial nad7. Nous avons montré qu'à l'état constitutif, le dysfonctionnement mitochondrial entraîne, dans les cellules photosynthétiques, une modification de l'expression de défenses cellulaires (défenses antioxydantes, voie des phénylpropanoi͏̈des). Une signalisation, issue directement ou indirectement de la mitochondrie, qui module l'expression de ces gènes nucléaires, est ainsi mise en évidence. Dans différents types de stress biotiques (réaction hypersensible induite par un éliciteur bactérien ou le VMT; maladie induite par une souche compatible du VMT ou Botrytis cinerea), la réponse du mutant diffère de celle de la plante WT. Nous proposons que le dysfonctionnement du complexe I confère à la plante un ''état d'éveil'' qui (1) modifierait son niveau seuil d'activation de la RH (2) lui permettrait de mettre en route plus rapidement certaines réponses de défense. Ce dysfonctionnement serait préjudiciable dans le cadre de la maladie, peut-être en relation avec des déficiences métaboliques. L'ensemble de ces observations met en évidence l'implication de la mitochondrie dans la perception et l'intégration des signaux lors d'un stress biotique chez une plante supérieure.