La Gauche prolétarienne : illégalisme révolutionnaire et justice populaire
Auteur / Autrice : | Jean-Paul Etienne |
Direction : | Jean-Marie Vincent |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le mouvement maoi͏̈ste ''la Gauche Prolétarienne (GP)'' a voulu transposer la violence de mai 68 dans une stratégie d'affrontement avec le pouvoir. Il revendique de multiples filiations : MAO TSE TOUNG, l'anarchisme, le léninisme et la Résistance française. Face à la ''subversion'', le pouvoir politique recourt aux lois et aux juridictions d'exception. La GP mène son action sur deux fronts, un secteur ''ouvert'' avec des actions de masse et un secteur ''fermé'' avec les actions clandestines de la Nouvelle Résistance Populaire, revendiquées comme ''illégalisme''. Les solidarités affichées posent la question du terrorisme dont le révélateur est l'attentat de septembre 1972 aux Jeux Olympiques de Munich. La GP suscite des organisations chargées de rassembler et nouer des alliances, les Amis de la Cause du Peuple, le Secours Rouge, le Groupe d'Information sur les Prisons (GIP) et le Mouvement des Travailleurs arabes. Elle est en butte à une répression qui s'accentue après sa dissolution en mai 1970 et utilise les procès comme tribune pour contester la légitimité de la ''Justice bourgeoise''. Elle revendique la mise en place d'une ''Justice populaire'' : le Tribunal Populaire de Lens dénonçant les accidents du travail dans les mines. L'assassinat d'une fille de mineur à BRUAY-EN-ARTOIS cristallise la ''haine de classe'' entre ''les bourgeois'' : le COMITE Vérité Justice appelle à la vengeance. La Gauche prolétarienne constate l'échec de sa stratégie révolutionnaire en 1973 avec l'affaire LIP, ''action exemplaire'' menée en dehors d'elle, ce qui entraîne son auto-dissolution