Haine de soi et transformation chirurgicale
Auteur / Autrice : | Nadine Fialon |
Direction : | Paul-Laurent Assoun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En ces temps de développement et de promotion de techniques corporelles censées libérer le corps et permettre à l'individu de s'affirmer, apparaissent sur la scène médicale des demandes de transformations radicales du corps. La demande de transformation totale du visage par deux jeunes hommes, rencontrés dans le cadre d'une consultation de chirurgie plastique, évoque un traumatisme scopique lié à la défection du regard maternel comme regard aimant. Le visage, ''jamais incorporé au moi '', mauvais objet, incarne la haine de soi, en tant qu'impossibilité du sujet à s'envisager pacifiquement, autrement qu'à travers un double imaginaire. La question de l'autorisation donnée à ces passages à l'acte opératoire, fruits de la déliaison pulsionnelle, engage une réflexion sur la recevabilité de telles demandes. Celles-ci attestent d'un imaginaire corporel qui fait du corps un objet de passion - tantôt objet de haine, tantôt objet de jouissance. Le corps, en tant qu'instance de réparation devient une pièce à conviction qui dans une logique préjudicielle est d'abord inculpé puis réparé. . . Une façon de trancher dans le réel, faute de trancher symboliquement. Cette nouvelle manière de solliciter le corps en sa dimension d'apparence, s'articule à l'offre faite par la médecine, qui propose de traiter le manque par un objet consistant sur lequel s'arriment le fantasme et un imaginaire de plénitude, d'aboutissement propre à notre modernité.