Le neutre à l'œuvre dans les récits de Maurice Blanchot
Auteur / Autrice : | Denis Aucouturier |
Direction : | Éric Marty |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Trois récits de Blanchot : ''Celui qui'', ''Le Dernier homme'' et ''L'Attente l'Oubli'' qui sont l'occasion de se pencher sur l'œuvre fictionnelle se situant au tournant d'une écriture. ''L'Attente l'Oubli'' est à la fois le dernier récit qui s'apparente aux précédents et celui qui marque le début d'une écriture fragmentaire. Les récits narrent un questionnement face à l'écriture en mettant en scène l'ipséité, l'Un face à la nécessité d'écart que supposent langage et écriture. Trois mouvements partent de l'Un. Le premier va de l'Un au Neutre en passant par un équilibre d'écart puis s'en libérant. Le second concerne le rapport de l'Un à l'autre. Les relations entre personnages posent la question de l'altérité, centrée sur l'écart nécessaire à toute communication. Le troisième mouvement va de l'Unité au fragment selon une volonté d'immédiateté dans l'écriture qui tendrait à réduire l'écart. La question du temps est primordiale. L'écart, c'est le différé, c'est l'analyse qui, à cause du temps qu'elle nécessite, éloigne de la vérité immédiate. Blanchot détourne la question intraitable du temps en envisageant le présent en association avec la présence. 'Un quelque chose' de fondamental existe, universel et atemporel et transforme un temps en un espace. Le neutre est l'objet d'une quête en même temps qu'un sujet en quête. En matière d'altérité, les fusions finales de personnages des récits se traduisent par la neutralité de l'effacement du je. Dans l'espace fragmentaire, le neutre correspond à l'effacement de celui qui écrit (transcrit sans analyse). En matière de temporalité le toujours déjà, l'universalité, l'abolition du présent effacent le présent de l'écriture et ainsi la neutralisent. Enfin la neutralité inspire car l'effacement laisse place à la parole de l'autre. Toute réflexion sur l'écriture de Blanchot, de par l'influence qu'elle exerce, de par son autorité, se fait sous le signe de la disparition, de l'insaisissable, du neutre à l'œuvre.