Thèse soutenue

Léon Bloy : un cristal jumelé de diamant et de boue : la réception de Bloy dans les pays de langue allemande

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Auteur / Autrice : Caroline Mary
Direction : Gilbert MerlioFriedrich Strack
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Ruprecht-Karls-Universität (Heidelberg, Allemagne)

Résumé

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Cette étude est consacrée à la réception de l'œuvre de Léon Bloy dans les pays de langue allemande. Pourquoi un auteur si catholique et si chauvin, Ernst Jünger le compara à juste titre à '' un cristal jumelé de diamant et de boue '', a-t-il suscite�� un tel intérêt dans ces pays ? Qu'est-ce qui explique ce phénomène ? En premier lieu, nous avons jugé utile de présenter brièvement l'auteur et d'esquisser sa perception de l'Allemagne à partir de sa représentation de la France. Dans la deuxième partie, nous avons commencé par faire l'inventaire des traductions de son œuvre en allemand et nous avons examiné l'écho suscité par cet écrivain, dans toutes une série de périodiques de différentes tendances politiques et religieuses, dans quelques monographies et dans un film. Il s'agit là d'une vue d'ensemble chronologique. Dans la troisième partie, cœur de notre travail, nous avons étudié de manière approfondie son influence sur l'œuvre d'écrivains germanophones, à partir du début du XXème siècle. Aucune étude jusqu'à ce jour ne traitait ce sujet pour la période comprise entre 1898 et 1998. Alors que Franz Kafka admirait le '' feu '' prophétique de Bloy, Friedrich Georg Jünger blâmait son '' aiguillon bien tranchant ''. Hugo Ball reconnaît en lui le pamphlétaire et salue son chauvinisme. En revanche, Theresia Sternheim le considère comme un '' auteur fécal '' et le traite de '' croquedieu ''. Alfred Döblin ne voyait en lui qu''' un croyant fanatique ''. Pour Heinrich Böll, l'œuvre de Bloy fut '' une révélation ''. Gertrud Fussenegger en fut à la fois '' bouleversée '' et '' fascinée ''. Finalement Ernst Jünger compare pertinemment l'auteur à '' un cristal jumelé de diamant et de boue ''. Cette image souligne l'ambivalence de Léon Bloy : cris de colère et d'amour, invective et prière, pour lesquels il est honoré ou désapprouvé, se succèdent dans son œuvre. A l'aune de ces prises de position, on entrevoit la variété caractérisant la réception de Bloy dans les pays de langue allemande. Qu'un auteur si français et '' hai͏̈sseur de Prussiens '' ait suscité un tel intérêt chez des auteurs germanophones peut sembler quelque peu surprenant et pose le problème des transferts culturels.