Logique du probable et épistémologie dans les ''Essais de théodicée'' de Leibniz
Auteur / Autrice : | Annick Latour-Derrien |
Direction : | Michel Fichant, François Duchesneau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Frédéric de Buzon, Fabienne Pironet, Michel Fichant, François Duchesneau |
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine de Gaudemar |
Résumé
Nous étudions les Essais de théodicée de G. W. Leibniz, afin de repérer la méthode théorisée et utilisée pour traiter l'épistémologie en théologie. Le Discours préliminaire, pour garantir la valeur de la raison en théologie, établit que la logique démonstrative suffit pour défendre les mystères. Cette position confère à Leibniz le rôle dialectique négatif de répondant. Mais en pratique, la méthode utilisée dans la Théodicée n'est pas uniquement réfutative, donc négative, et pas non plus strictement démonstrative. Le texte recourt notamment à la démonstration optimiste qui prouve l'optimalité du monde, mais en outre, il conduit des preuves positives partielles, surérogatoires, que nous rattachons à la théorie de la logique du probable. L'épistémologie d'un mystère apparemment non vraisemblable et de la foi renvoie aux fondements de la croyance: des motifs de crédibilité rationnels, non strictement démonstratifs, d'ordre probable et constitutifs de la présomption de vérité de la religion. Leibniz tend à traduire en termes rationnels des notions chrétiennes: ainsi le miracle, la grâce, et même le problème du mal, mystère le plus discuté dans la Théodicée. Après quelques mots sur le texte comme essai exotérique et un aperçu historique sur le probable, nous abordons les pistes méthodologiques autour du probable tel qu'il s'applique à la théologie chez Leibniz. Suit une caractérisation méthodologique du mystère et de la foi. Enfin, nous retrouvons dans la Théodicée des arguments probables supplémentaires convergents avec la démonstration optimiste et soutenant la justice divine, tels la position sur la damnation et le mythe de Sextus.