La géométrie de la vie : l'art du jardin en france : 1580-1730
Auteur / Autrice : | Catherine Fricheau |
Direction : | Pierre Magnard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
La thèse cherche à dépasser l'appréciation simplement esthétique du jardin classique et à en rattacher la création à la tradition philosophique. Interrogeant l'expression courante de '' jardin à la française '', elle retrace l'histoire des jardins crées en France au XVIIème siècle et celle du vocabulaire usuel de la critique et de l'histoire de l'art à propos de cette forme de jardin. Rattachant l'art du jardin à la tradition philosophique du bien vivre, elle étudie la façon dont les traités modernes de l'art (Olivier de Serres, Claude Mollet, Jacques Boyceau de la Barauderie, André Mollet, La Quintinie, Dezallier d'Argenville) se sont inspirés et démarqués des auteurs anciens, principalement des agronomes latins. Elle examine ensuite les relations que l'art du jardin entretient avec les beaux-arts dont il paraît dépendre : peinture ou architecture, à travers les écrits d'André Félibien et de Claude Perrault, ainsi que la fonction qu'y prennent les connaissances scientifiques de l'époque, physiques et surtout géométriques, principalement la perspective telle que Desargues la remanie. Une histoire de la construction de l'espace du jardin d'Olivier de Serres à Le Nôtre est esquissée, corrélativement à la compréhension et l'usage fait de la perspective au cours du XVIIème siècle. Enfin la signification du corps entier du jardin est demandée à l'œuvre littéraire : au roman dont il est l'emblème : le Songe de Poliphile de Francesco Colonna dont La Fontaine proposa une réminiscence poétique et surtout aux descriptions offertes par l'œuvre de mademoiselle de Scudéry (Clélie - la promenade de Versailles) où se manifeste un nouveau régime de l'imagination. Le parallèle peut alors être fait entre théâtre et jardin, celui -là représentant l'action historique (Corneille), celui -ci l'action de la nature, telle qu'elle se produit à travers le corps vivant, en particulier en l'Homme lui-même : c'est à l'anthropologie cartésienne qu'est demandée la signification ultime de l'œuvre - jardin et à sa façon de concevoir analogiquement à travers des images distinctes la vie des corps, dont témoigne pour le domaine propre des plantes l'œuvre d'un La Quintinie.