L'opéra dans la fiction narrative française de 1850 à 1914
Auteur / Autrice : | Thierry Santurenne |
Direction : | Pierre Brunel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française et comparée |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
A l'égal d'autres productions culturelles du dix-neuvième siècle, l'opéra a contribué à féconder l'imaginaire d'écrivains attentifs à la double dimension artistique et institutionnelle du genre. Dans la seconde moitié de la période, les références de la fiction narrative aux éléments constitutifs du phénomène lyrique font de celui-ci le support d'une réflexion métalittéraire où la personne de la cantatrice, le regard porté sur le spectacle et la voix chantée sont autant d'éléments thématiques grâce auxquels romanciers et nouvellistes mettent en scène leur rapport à l'écriture. A cette annexion de l'opéra au discours autoréflexif des œuvres s'ajoute son apport à leur propos anthropologique. Ainsi, les allusions au spectacle lyrique constituent pour les écrivains un outil essentiel de l'exploration des limites de la réalité menée par le genre romanesque. La fiction narrative recourt encore au drame chanté, figuration de l'équilibre instable de l'apollinien et du dionysiaque, pour mettre en évidence la menace exercée par ce dernier sur le corps social, sans cesse mis en danger par les ravages d'une cruauté présente dans les mythes fécondant l'opéra. Enfin, sa connivence avec la sphère sociopolitique fournit un important matériau à la critique sociale de romanciers qui figurent par ailleurs l'émergence d'une subjectivité rebelle par la conscience d'un spectateur désormais plus sensible aux représentations de son théâtre mental qu'aux fastes des idéologies régnantes.