Les présupposés métaphysiques du concept de progrès
Auteur / Autrice : | Charles Thomas Kounkou |
Direction : | Jean-Luc Marion |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le concept de progrès relève de la métaphysique non seulement parce qu'il en provient, mais également parce qu'il en partage le destin. On peut adosser le concept de progès à deux décisions métaphysiques -la décision de fonder la connaissance sur l'expérience et la décision de considérer la perfectibilité humaine comme idéfinie. A condition de préciser d'une part que la décision métaphysique de fonder la connaissance sur l'expérience, qui s'invente chez Francis Bacon, n'aboutit chez lui qu'à la description de l'expérience, alors qu'elle culmine chez Kepler et Galilée dans la mathématisation de l'expérience. Et d'autre part, que la décision de considérer la perfectibilité humaine comme indéfinie, qui s'entend chez Descartes comme cogitatio, ressortit chez Leibniz à l'individuation. On peut affirmer qu'à̧ partir de la philosophie critique, la métaphysique est en crise. Sous réserve d'ajouter que si la crise de la métaphysique se révèle chez Kant à travers l'indécidabilité de la métaphysique, la crise du progrès se fixe dans l'indécidabilité des progrès de la métaphysique, mais aussi dans l'indécidabilité des progrès de l'espèce humaine. En sorte que le coup de force de Nietzsche consiste à conduire la métaphysique et sa survivance moderne -le progrès- de l'indécidabilité à la ruine.