Les paradoxes de la puissance : discours et pratique de la guerre dans l'Angleterre de la Restauration (1660-1688)
Auteur / Autrice : | Charles-Edouard Levillain |
Direction : | Franck Lessay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones. Civilisation britannique |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
L'objet de ce travail est d'examiner les paradoxes qui sous-tendent la montée en puissance de l'Angleterre au cours de la seconde partie du dix-septième siècle. Contrairement aux puissances continentales, les forces armées de l'Angleterre se caractérisaient par un contraste marqué entre une armée de métier réduite et une marine de guerre développée. Cette situation s'expliquait à la fois par l'insularité de l'Angleterre et par une culture politique propre dont ressortait l'idée que, contrairement à une armée de métier, une milice bien entraînée de francs-tenanciers constituait une barrière contre les dangers d'un gouvernement arbitraire et les risques d'invasion. Fondée sur une approche comparative de l'histoire politique, cette thèse tente de démontrer que la persistance de conflits politiques et religieux sous la Restauration et la crainte encore vive d'un retour de la guerre civile ont relégué au second plan la contribution des Stuarts à la modernisation de l'Etat. Une analyse précise de l'articulation entre politique intérieure et politique étrangère permet de montrer que la quête unanimement partagée de la grandeur internationale s'accompagnait d'une profonde inquiétude quant à l'étendue des pouvoirs du roi à l'intérieur de l'édifice de la constitution, notamment en temps de guerre.