''Tongue's imperial fiat'' : les polyphonies dans l'oeuvre poétique de Robert Browning
Auteur / Autrice : | Yann Tholoniat |
Direction : | Marc Porée |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature anglaise |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse explore les dimensions polyphoniques de l'œuvre poétique de Robert Browning, depuis Pauline (1833) jusqu'à The Ring and the Book (1868-9). Dès ses premiers poèmes (Pauline, Paracelsus, Sordello, Pippa Passes), Robert Browning expérimente constamment de nouveaux modes d'expression qui combinent les éléments lyrique et dramatique. Les dix années (1837-1846) consacrées à écrire des pièces de théâtre contribuent à l'émergence d'une poétique de l'oralité. Celle-ci s'épanouit dans la forme dite du monologue dramatique qui apparaît dans les recueils phares des Dramatic Lyrics, Dramatic Romances and Lyrics, Men and Women et Dramatis Personae. Dans ces recueils, la polyphonie vocale repose d'abord sur la capacité du poète à poser les voix des différents locuteurs au moyen des paratextes et de l'élément théâtral directement intégré au processus d'expression de soi du locuteur. Le dialogisme, dans ses aspects carnavalesques et intertextuels, développe la mise en écho des différentes voix. Certains tropes, appelés tropes acroamatiques, fonctionnent comme des matrices d'oralité. La typographie et la ponctuation se combinent avec la forme, le mètre et la rime pour créer un rythme ou une identité vocale propre à chaque locuteur. La polyphonie culmine dans l'écriture fuguée qui caractérise The Ring and the Book, œuvre dans laquelle l'intertextualité et le réseau métaphorique renforcent les phénomènes de répétitions avec variations. La voix auctoriale est mise en sourdine mais se profile sur le mode ironique au milieu de la polyphonie des locuteurs.