Thèse soutenue

L'écriture du corps dans la poésie surréaliste (Éluard, Desnos, Pérat) : vers le ''surcorporel''

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Auteur / Autrice : Yun-Kyung Cho
Direction : Michel Collot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 3

Résumé

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Notre étude suit la quête de trois poètes surréalistes, Eluard, Desnos et Péret, en relation avec celle de leurs amis peintres. Dans ce parcours, la question du corps est fondamentale, car celui-ci est d'une part un excellent support d'expression de leur imagination, de leurs fantasmes personnels et de leurs visions nouvelles, et d'autre part, un lieu important de fusion du verbal et du visuel. En révélant les aspects négligés du corps, à savoir le corps comme partie, altérité, intériorité et pulsion, les peintres les relient sans contradiction au corps comme intégrité, identité, extériorité et raison. Ce polymorphisme du corps plastique s'intensifie dans les images des poètes, qui à la fois recoupent celles des peintres et s'en éloignent. Le corps tel qu'il est figuré par chacun de nos trois poètes résume leur propre poétique. L'écriture éluardienne, qui véhicule une image médiatrice du corps, abolit la distance entre les choses, les êtres et les arts. L'image morcelée, morte et hybride du corps desnosien habite une écriture qui ne cesse de détruire et de recomposer les mots. La poésie de Péret manifeste le pouvoir métamorphosant du corps féerique et grotesque en corrélation avec la puissance mobile de l'écriture. Les corps surréalistes, moyens de communiquer l'incommunicable, de réaliser l'impossible et d'explorer l'interdit, correspondent au '' point suprême '' qui n'est pas immuablement prescrit mais où les contradictions trouvent leur solution. A partir de cette incomplétude du corps qui prépare sans cesse son renouvellement, les surréalistes en montrent la pluralité, et dégagent à travers celle-ci un degré supérieur de corporéité, que nous appelons '' le surcorporel ''.