L'opinion française, Israe͏̈l et le conflit israélo-arabe : premiers éléments d'analyse (1947-1987)
Auteur / Autrice : | Laurence Coulon |
Direction : | Robert Frank |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Depuis 1947 et plus encore 1967, Israe͏̈l et le conflit israélo-arabe ont suscité en France des réactions passionnelles. Il est un des rares conflits qui ait autant mobilisé et déchiré l'opinion. Points de vue, tracts, pétitions, manifestations se sont succédé par le biais desquels cette dernière a exprimé son attachement ou son antipathie pour Israe͏̈l, son soutien ou sa désapprobation. Ces attitudes dépendent en amont de la perception que les Français se font aussi bien des événements que des différents protagonistes. Concernant en particulier l'État d'Israe͏̈l, son image s'est sensiblement modifiée et dégradée. Selon une idée communémènt admise, la guerre des Six jours avec ses conséquences territoriales serait responsable de cette détérioration. Depuis lors, Israe͏̈l offrirait moins le visage d'un État pionnier, courageux, résistant à la volonté destructrice de ses voisins, que celui d'une grande puissance militaire intransigeante et expansionniste. Pourtant, ce phénomène n'est pas né immédiatement après la troisième guerre israélo-arabe mais plutôt durant les années 1968 à 1972, période au cours de laquelle les représailles israéliennes, la pression des pouvoirs publics, la conscientisation du problème palestinien et l'engagement des milieux intellectuels ont semé le doute et ont abouti à la remise en cause des mythes fondateurs d'Israe͏̈l. Et désormais, à mesure que le capital de sympathie d'Israe͏̈l connaît une lente érosion, se structure un courant de l'opinion, plus détaché, qui réclame davantage d'équité au Proche-Orient.