Le cinéma policier français (1910-1950) : du film à énigme au film criminel
Auteur / Autrice : | Catherine Berthé Gaffiero |
Direction : | Jean Antoine Gili |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Catégorie peu étudiée, le Whodunit ou film à énigme a cependant fait les beaux jours du cinéma français de l'avènement du parlant jusqu'aux années cinquante. Ce type de récit peut se définir comme la restitution d'un récit absent, celui d'un crime à reconstituer, auquel il faut assigner un auteur : par cette déconstruction et reconstruction narrative, le film à énigme, tout comme son pendant littéraire le roman policier à énigme, peut être considéré comme l'émergence d'un regard critique moderne sur le bastion réaliste qui domine nos modes narratifs tant littéraires que cinématographiques. L'on se rend compte que cette forme, de marginale dans le cinéma muet, s'installe dès 1929 au sein de notre cinématographie et se verra balayée dans les années cinquante par l'émergence d'un nouveau type de cinéma policier que nous qualifions de '' film criminel ''. Il importe donc de savoir quelles furent les raisons, avant 1929, de la rareté du film à énigme au sein du cinéma français, quelles furent celles qui contribuèrent, pendant une vingtaine d'années, à l'essor du Whodunit et enfin celles qui contribuèrent à son déclin et à son remplacement, dans le cadre de la perception de la catégorie, par le film criminel. Partant de l'hypothèse que le film à énigme est un révélateur des modes narratifs en vigueur par la déconstruction qu'il opère afin d'un faire émerger un sens caché (Qui a tué ?) ce parcours, qui démarre aux années dix pour s'achever aux années cinquante nous donne l'occasion de visiter les modes narratifs successifs qui ont sous-tendu le cinéma français et de nous interroger sur la place laissée à une certaine modernité, voire post-modernité, dans le cadre d'une écriture cinématographique encore largement dominée par le réalisme de la représentation.