Les enjeux des activités physiques et sportives dans la construction d'une culture identitaire guadeloupéenne : genèse sociale et construction d'un espace de la performance
Auteur / Autrice : | Harry P. Mephon |
Direction : | Jean-Michel Faure |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans la culture guadeloupéenne, le corps est surdéterminé. Au XVIIe siècle, la violence d'une société coloniale esclavagiste produit des pratiques corporelles ségrégées racialement. La deuxième libération des esclaves, en 1848, coi͏̈ncide avec la pacification de la société. Elle rend possible une diffusion confidentielle des premières pratiques sportives, apanage d'une minorité dans le total désintérêt du pouvoir central métropolitain. Au début du XXème siècle, la religion et surtout l'Armée récupèrent les demandes d'hygiène, d'ordre public et d'assimilations d'une grande partie de la population dans la préparation des hommes au combat. Dans les années 30, d'autres activités et d'autres manières de pratiquer se diffusent dans l'île, alors qu'en métropole un petit nombre de guadeloupéens se distinguent déjà dans l'athlétisme. Les années 60, des mobilisations sportives initiées en Guadeloupe et les migrations organisées par l'État, permettent la reconnaissance des performances internationales des sportifs guadeloupéens. De nos jours, les fortes proportions guadeloupéennes observées dans les équipes nationales trouvent des justifications dans les discriminations sociales dont est victime la population guadeloupéenne, permettant ainsi de penser un espace des sports, c'est-à-dire, un espace d'excellence où s'exprime l'idée que les Guadeloupéens ont d'eux-mêmes.