Thèse soutenue

La flexibilité du temps de travail : entre autonomie et contraintes : une étude de cas en Suisse

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Auteur / Autrice : Michèle Ernst Stähli
Direction : René LevyYves Lichtenberger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Université de Marne-la-Vallée (1991-2019)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse s’interroge sur l’autonomie des salariés engendrée par la flexibilité du temps de travail en étudiant, à partir d’un cas concret, comment se fait le passage entre un règlement et les pratiques quotidiennes. L’hypothèse guidant les analyses postule que la flexibilité, en instituant des règles procédurales, laisse une place plus grande aux négociations quotidiennes et par là aux rapports de pouvoir inhérents à la relation salariale. L’objectif est de comprendre, par une approche sociologique, comment les salariés vivent une forme de temps de travail qui leur délègue la responsabilité de sa gestion et comment ils composent avec les différentes contraintes propres au travail et à leur vie hors travail. La première partie du mémoire contextualise la situation étudiée. Elle définit la notion de flexibilité en la situant dans l’histoire du temps de travail ainsi que par rapport aux différentes formes d’organisation et à certaines transformations culturelles de notre société. Elle présente la littérature internationale et détaille la situation du temps de travail en Suisse, ce qui permet de situer la monographie présentée dans la deuxième partie. Celle-ci porte sur une entreprise suisse de vente par correspondance ayant introduit une gestion individualisée et annualisée du temps de travail. La combinaison entre une approche quantitative et qualitative permet d’analyser les déterminants internes à l’entreprise et ceux propres aux salariés susceptibles d’orienter les pratiques en matière de temps de travail, ainsi que la manière dont les salariés articulent ces deux ordres de contraintes. Les résultats indiquent que l’application des temps de travail flexibles ne passe pas tant par une négociation quotidienne des pratiques que par la fixation de règles informelles. L’autonomie des salariés s’exprime avant tout dans leur capacité à produire, à négocier et à légitimer ces règles. Le niveau intraindividuel s’est révélé être crucial dans la régulation sociale du temps de travail flexible. Elle ne renvoie pas à un simple processus de légitimation mais bien à un mouvement d’institutionnalisation qui tire sa force de l’énergie investie par les salariés dans la recherche personnelle de compromis entre leurs différents rôles, identités et aspirations. C’est cette régulation passant par l’individu qui assure le succès du système étudié