Le grand Berlin et l'anticipation américaine : infrastructures, paysage et forme urbaine du IIe au IIIe Reich
Auteur / Autrice : | Corinne Jaquand |
Direction : | Hubert Damisch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Ce doctorat traite de la réception de l'américanisme dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme allemand. Lanalyse est centrée sur la métropole de Berlain, de l'Empire des Guillaume jusqu'au IIIe Reich. La problématique s'articule autour du topos de la modernité pris dans le sens d'un processus de modernisation sociétale, technique et esthétique. L'ensemble des courants de la modernité allemande, des radicaux aux conservateurs, est examiné du point de vue des références discursives et de projet au modèle américain. Le corpus de recherche concerne l'édition d'architecture et d'ingénierie urbaine (revues, livres, essais, catalogues d'expositions, actes de congrès). Le propos développe quatre thèmes : l'architecture métropolitaine et le débat sur les gratte-ciel ; les transformations urbaines par les infrastructures de transport, rail et automobile ; celle des avant-gardes et de la polarisation entre modernes-radicaux et modernes-conservateurs ; le développement de systèmes de parcs urbains et régionaux ; les modèles d'extensions urbaines et la question de la ville fordiste. Un premier chapitre diachronique décrit les protagonistes allemands de l'américanisme sous trois conjonctures : celle des experts proteurs de la réforme urbaine ; celle qui suit la Grande Dépression jusqu'à la fin du nazisme où le modèle américain est discrédité voire refoulé alors que le processus de modernisation du pays continue. Ce doctorat s'inspire des théories métrhodologiques sur la réception en littérature (Jauss, Sulzer). Il pose la question de l'identité nationale dans la pratique du projet urbain et la culture architecturale. A partir de l'hypothèse que le modèle américain aurait contribué à formuler un projet culturel spécifiquement allemand, il débouche sur la notion d' "aires géo-culturelles" caractérisées par l'évolution lente des données conceptuelles, juridiques et institutionnelles et soumises ponctuellement à des changements de paradigmes des contextes professionnels.