Auteur / Autrice : | Julia von Rosen |
Direction : | Gérard Gengembre, Ulrich Mölk |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Caen en cotutelle avec Georg-August-Universität (Göttingen, Allemagne) |
Résumé
L'objectif de la présente étude consiste à analyser l'exemple particulièrement intéressant d'un transfert culturel dans le cadre des relations franco-allemandes, à savoir l'interprétation de l'esthétique kantienne que donne Mme de Stae͏̈l dans son oeuvre critique principale, De l'Allemagne. Cette interprétation doit être - telle est la thèse essentielle sur laquelle se fonde la structure et l'approche méthodologique de l'étude - mise en relation avec les positions esthétiques, philosophiques et linguistiques de Mme de Stae͏̈l, afin que tous les aspects essentiels impliqués dans le processus spécifique du transfert culturel puissent être respectés et intégrés dans l'analyse. Le problème fondamental consiste à déterminer les ''objets'' précis du transfert et la manière dont Mme de Stae͏̈l intègre les éléments de la théorie esthétique de Kant, telle qu'elle est formulée dans la Critique de la faculté de juger, dans son propre discours dans De l'Allemagne. A cet effet, l'analyse est structurée en trois parties :1. Comparaison entre les positions esthétiques de Mme de Stae͏̈l et de Kant ; 2. Analyse des positions épistémologiques et linguistiques de Mme de Stae͏̈l et 3. Analyse détaillée du discours stae͏̈lien sur l'esthétique kantienne. Il s'avère que les positions esthétiques des deux auteurs se distinguent nettement quant à la fonction et au statut qu'ils attribuent à l'esthétique. Dans sa présentation de la théorie kantienne, Mme de Stae͏̈l produit une sorte d'amalgame entre ses propres idées, les idées d'autres auteurs et celles de Kant en les '' assimilant '', '' romantisant '' et '' platonisant ''. En analysant les stratégies textuelles de Mme de Stae͏̈l dans le contexte de ses positions philosophiques et linguistiques, on peut conclure que l'auteur n'était pas consciente d'avoir modifié aussi fortement les idées du philosophe allemand. Il faut donc constater que le transfert culturel opéré par Mme de Stae͏̈l représente une transformation profonde des idées kantiennes.