La peine de mort et l'Église en Occident, d'après les sources chrétiennes, de Tertullien à Hincmar de Reims (197-882)
Auteur / Autrice : | Matthieu Lefrançois |
Direction : | Gérard Daniel Guyon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire du droit |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 4 |
Jury : | Président / Présidente : Gérard Daniel Guyon |
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Daniel Guyon, Jean-Louis Gazzaniga, Olivier Guillot, Etienne Dravasa | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Gazzaniga, Olivier Guillot |
Résumé
Du IIe au IXe siècle, l'attitude de l'Église d'Occident à l'égard de la mort pénale est paradoxale. En théorie, les Pères latins et théologiens du haut Moyen Age en légitiment progressivement le principe. Reconnaissant la valeur de la loi pour préserver l'ordre public, Saint Augustin la justifie théologiquement. Le droit canonique naissant en prend acte. Cependant, les premiers moralistes sont hostiles aux excécutions. Souligant la fonction curative de la peine, l'indulgence du juge et le précepte évangélique du pardon, il lui préfèrent toute action qui permet au coupable de s'amender. Ils rejettent son application aux hérétiques et critiquent les exécutions cruelles, hâtives et spectaculaires. Écartant les peines sanglantes, l'Église interdit aux clercs de prendre part aux affaires capitales. Les conciles défendent le droit d'asile, car il favorise la commutation de la peine de mort. Enfin, les récits hagiographiques témoignent de l'action des saints pour empêcher les exécutions.