Entre roi-duc et roi de France : fidelité ou ralliement du Pays Gascon (1259-1360)
Auteur / Autrice : | Patrice Barnabé |
Direction : | Jean-Bernard Marquette |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire médiévale |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Résumé
Entre le Traité de Paris (1259) et la Paix de Brétigny-Calais (1360), le pays gascon (hommes et terre) est au coeur du conflit entre le roi d'Angleterre-duc d'Aquitaine et le roi de France. Liés par des hommages et serments, concrétisés sous Edouard Ier par d'indéniables services, baronnage et communautés urbaines sont censés demeurer fidèles à leur duc. Lors de la guerre de 1294-1303, malgré l'occupation française, le consensus autour du seigneur légitime l'emporte sur le ralliement réaliste au Capétien. Pourtant, sous le règne d'Edouard II, la fidélité se renverse sous la contestation multiforme de l'autorité ducale, puis, en 1324, avec la reprise de la guerre avec la France et la partition durable du pays gascon. Jusqu'en 1339, chez les barons, les ralliés sont plus nombreux que les fidèles, mais Bordeaux, Bayonne et Dax assurent la survie du réduit anglo-gascon. Prétendant au trône de france, Edouard III néglige le front gascon. Le terrain perdu n'est qu'en partie regagné en 1340, 1345 et 1355. Ce sont les traités de 1360 qui rendent l'intégralité du pays gascon au roi-duc. Les choix d'allégeance sont scrutés à partir de la géographie des pouvoirs locaux et des obédiences imposées par la guerre. En effet, l'enracinement territorial génère des stratégies de soutien à la légitimité ducale ou la souveraineté royale. Les conflits intergascons suscitent des réactions antagonistes. Le roi-duc privatise son domaine pour raviver les fidélités. Au milieu du XIVe siècle, en comparaison avec d'autres possessions (Galles, Irlande) et secteurs d'intervention d'Edouard III (Bretagne, Normandie), le particularisme gascon apparaît épargné par les avancées de l'Etat moderne.