La dynamique des milieux et des paysages sur la marge nord-est du Parc national du Niokolo-Koba : un indicateur de rupture entre le milieu et la société mandingue (Sénégal oriental) ?
Auteur / Autrice : | Sébastien Larrue |
Direction : | Serge Morin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Résumé
Le Parc national du Niokolo-koba est créé en 1926. En 1969, des villageois sont expulsés des terres qu'ils occupent et sont relogés à la périphérie du parc. Cet acte s'inscrit dans la logique d'une '' protection dure '' de la biodiversité et d'un refus de reconnaître la société malinkée capable de gérer le milieu sans le dégrader. Et pourtant, la '' nature '' est ici le résultat d'une coévolution complexe entre la société malinkée et son milieu. Les formations végétales en sont à la fois l'interface et la signature. Les '' savanes '' ou les '' forêts claires '' sont le reflet d'une recolonisation des ligneux sur des espaces post-culturaux dont le feu et le temps de '' jachère '' conditionnent la diversité et la physionomie. Nous sommes en présence de milieux qui, au fil du temps, ont été '' domestiqués ''. Les blocages fonciers occasionnés par le Parc national et les restrictions d'usage imposées par la forêt classée du Diambour provoquent par endroit une pénurie de terres arables. Ces contraintes conduisent les populations locales à diminuer les temps de jachère et entraînent la disparition des friches. Par ailleurs, la présence des aires protégées s'accompagne d'une transformation des mentalités qui amène la société à considérer le milieu différemment. Cet ensemble de faits se manifeste par une régression de la mosai͏̈que forestière au profit d'une banalisation des paysages caractérisée par la perte des divers types de formations végétales soudaniennes.