Stress individuel des enseignants d'école primaire et médiation collective
Auteur / Autrice : | Laurence Bergugnat-Janot |
Direction : | Éric Debarbieux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Éric Debarbieux, Raymond Bourdoncle, Jacques Pain, Jean-Claude Sallaberry, Nicole Rascle |
Mots clés
Résumé
De nombreuses enquêtes ont montré que le monde scolaire est en crise, avec des enseignants exprimant leur malaise au quotidien. Depuis les années 60, à travers le monde, des chercheurs ont observé ce malaise sous l'angle du stress, mesurant et mettant en évidence des stresseurs spécifiques au métier, les stratégies d'adaptation mises en place par les enseignants et les effets sur leur santé. Notre recherche s'attache à un point particulier du processus transactionnel de stress (Lazarus & Folkman, 1984) : nous élargissons l'analyse de Debarbieux (1999) sur la vie des équipes enseignantes pouvant devenir une variable à risque dans l'établissement. Nous observons donc le stress individuel de 70 enseignants de 16 écoles primaires, mesuré sur l'échelle de stress perçu (Cohen & Williamson, 1988) que nous corrélons aux observations de classe et aux entretiens. Le point central de notre étude est donc de relier les logiques individuelles d'adaptation au stress dans l'école avec une médiation collective : existe-t'elle et sous quelle forme ? Les résultats, en référence à un modèle théorique construit au carrefour de la psychologie (théorie du stress) et de la sociologie (théorie de l'action) montrent que 50% de notre population est stressée, c'est-à-dire a un sentiment de non maîtrise de l'environnement. Les logiques individuelles développées vont de l'action rationnelle (Weber) à la subjectivation (Touraine), certains plus tournés vers une auto-réflexivité (Giddens), d'autres ancrés dans un habitus professionnel décalé (Bourdieu). Si chacun trouve en lui-même des stratégies plus ou moins efficaces, dans la solitude du métier, nous montrons en revanche que le soutien et l'action du collectif sont encore timides, voire inexistants, jusqu'à devenir dans certaines écoles prédicteurs de stress. Nous avançons donc l'idée pour l'avenir d'une école plus saine quant aux relations entre professionnels, d'un collectif solidaire et coopératif au service des sujets, enseignants comme élèves.