Médiations et co-construction du patrimoine littéraire de Marcel Proust : la Maison de Tante Léonie et ses visiteurs
Auteur / Autrice : | Delphine Guzowski-Saurier |
Direction : | Daniel Jacobi, Jacqueline Eidelman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Muséologie |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Mots clés
Résumé
La plupart des analyses actuelles et averties de la notion de public s'intéressent à la diversité des modalités de construction de la catégorie désignée comme public. Elles tentent ainsi de s'écarter à la fois de la vision schématique d'un public assimilé à un groupe anomique et amorphe de récepteurs, et de celle de publics démultipliés à l'infini et jouissant d'une importante liberté. Aussi, ces recherches offrent un nouvel espace d'interrogations : entre structures et individualités, existe-il une (des) réalité(s) de la notion de public ? Et que recouvre(nt)-t-elle(s) ?Cette thèse traite de la question du public du patrimoine en envisageant la (les) forme(s) d'espace public que recouvre la maison de vacances de Marcel Proust : la Maison de Tante Léonie (Illiers-Combray, Eure et Loir). L'hypothèse qui sous-tend ce travail est l'existence d'un visiteur co-constructeur. Le patrimoine suscite une production de sens par une diversité d'acteurs (professionnels, pouvoirs publics, visiteurs, etc. ), ces significations contribuant, par adjonction et/ou conjonction, à façonner la symbolique du patrimoine. L'analyse des entretiens effectués auprès des visiteurs de trois sites (la Maison de tante Léonie, l'exposition Marcel Proust à la BnF en 1999 et le Musée Curie) a permis de mettre à l'épreuve cette hypothèse principale, en proposant une méthodologie originale combinant mondes de référence et critères de jugementDes figures de visiteurs ont été dégagées et ne correspondent plus au public fort du schéma binaire proposé dans le cadre des recherches portant sur la télévision, et qui l'opposerait à un média fort. L'opposition fait place à une co-construction. En outre, les méandres des médiations (A. Hennion, 1993) mises en évidence, en faisant apparaître une forme de mutualité qui lie visiteurs, professionnels et objet patrimonial, font émerger des réalités de sujets et d'objets à la fois co-constructeur et co-construits