Thèse soutenue

Le problème monétaire de Menger : un essai sur l'évolution spontanée de la monnaie
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Auteur / Autrice : Gilbert Bougi
Direction : Jean-Pierre Centi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Aix-Marseille 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'échange monétaire ou l'acceptation de la monnaie, c'est-à-dire d'un bien inutile, comme le suggère Menger, n'est pas un phénomène évident pour l'économiste. Si l'échange de troc parait évident parce qu'il respecte la condition d'équivalence des valeurs échangées, et surtout la règle de l'utilité croissante dans l'échange, l'échange monétaire demande à être expliqué. En 1892, Carl Menger affirmait que la monnaie est " le résultat non prémédité des efforts individuels particuliers des membres de la société ". Se trouve ici énoncée une question fondamentale de la théorie monétaire : celle de l'émergence et de l'évolution spontanée de la monnaie. Depuis quelques temps, elle se trouve à nouveau au cœur de l'actualité. A notre sens, deux raisons ont justifié la rédaction d'un Essai sur l'évolution spontanée de la monnaie. D'une part, nous assistons depuis quelques années à l'émergence d'une nouvelle forme de monnaie : la monnaie électronique. Cette nouvelle figure dans le paysage des instruments de paiement suscite l'intérêt de nombreux économistes et ouvre à nouveaux le débat sur la nature de la monnaie. D'autre part, il est apparu intéressant de relever que le problème soulevé par Menger suscite encore aujourd'hui l'intérêt de la théorie monétaire. En particulier la question de l'émergence spontanée de la monnaie se trouve au cœur de l'approche de la prospection. Ainsi, la prise en compte des interactions stratégiques (la théorie des jeux standard et évolutionniste) dans le domaine monétaire offre de nouvelles perspectives afin d'étudier le problème de Menger. Par l'approfondissement des modèles de prospection, nous sommes à la recherche d'une autre théorie du marché expliquant l'émergence et l'évolution spontanée de la monnaie. Le principal enjeu de notre thèse consiste à savoir si ces nouvelles théories monétaires parviennent à expliquer l'évolution de la monnaie. La réponse est négative, nous avons ainsi mis en évidence une discordance entre l'intention des auteurs des modèles de prospection et les résultats finalement obtenus. Ces modèles ne parviennent pas à offrir une théorie conforme au principe de l'individualisme méthodologique. En effet, le rôle de l'individu est relégué au second plan de leur analyse. Le cadre de la théorie des jeux ne serait-il pas incompatible avec l'objectif poursuivi ? Ce cadre n'empêche t-il pas la prise en compte d'une approche purement subjectiviste pour appréhender l'émergence et l'évolution de la monnaie ? les insuffisances de ces modèles font ressortir la nécessité d'une approche procédurale de la monnaie. C'est en ce sens que la perception individuelle doit se trouver au centre de l'analyse de l'évolution monétaire. Elle constitue en notre sens, la clé de l'innovation monétaire. Notre choix d'intégrer un agent intermédiaire dans l'analyse de l'émergence et de l'évolution de la monnaie est censé prendre en compte une rationalité différente. L'introduction de la perception rend l'analyse davantage individualiste et permet d'expliquer l'émergence d'une innovation monétaire. La concurrence potentielle doit permettre une diffusion de cette innovation. A défaut de ces deux éléments (l'agent intermédiaire et la concurrence) nous pouvons affirmer que les modèles de prospection ont manqué leurs objectifs.