Keep it real ! : House music : des origines et usages d'une musique noire américaine et de DJs
Auteur / Autrice : | Pierre-Jean Chiarelli |
Direction : | Christian Bromberger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université d'Aix Marseille. Pôle Humanités, sciences humaines et sociales |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La house est née aux Etats-Unis au milieu des années 1980 : à Chicago sous une forme expérimentale, à New York sous une '' forme néoclassique ''. Dans les deux cas, son développement formel est inséparable des rapports qu'entretiennent les pionniers avec les clubs de la ville. A l'origine de véritables systèmes esthétiques, ces personnages musicaux (DJs, producteurs, concepteurs de sonos et de soirées) réalisent la synthèse des musiques de DJs qui annoncent, au plan du message et de la subsistance sonore, la house music : le dub, le rap et le disco. En se rapportant à cette arborescence et à celle, plus ancienne, du blues et du gospel, la house s'affirme comme une variante des nouvelles musiques située au carrefour de la tradition et de la modernité de l'expression afro-américaine. Vouée, sur son sol d'origine, à une évolution à l'échelle des milieux underground, la house va ensuite connaître le succès commercial en Europe. Placée sous l'influence de la référence à l'âge d'or des clubs américains, la diffusion-réception de la house music va activer, dans les cercles les plus fidèles à l'authenticité des débuts, une mise en formes de la passion musicale qui s'apparente à une mission. Regroupés en petits collectifs, amateurs anglais et français vont perpétuer, à l'encontre des modes, un état d'esprit qui célèbre un idéal identitaire de pureté. La quête des émotions par le lien tissé entre le savoir-faire du DJ et la disponibilité de son public, l'alimentation d'une sociabilité musicospirituelle de rupture, se cristallisent dans des pratiques où la conduite esthétique puise la matière de sa spécificité. '' Faire de la musique '' peut alors s'énoncer au sens large de : produire des œuvres, participer à la structuration d'une scène ; s'occuper d'une maison de disques indépendante ou d'une boutique spécialisée. A chaque fois c'est le poids de la filiation au lustre passé d'une genre qui détermine les choix du moment, options par lesquelles tend à se ressourcer la morale du groupe.