Thèse soutenue

La Fédération socialiste SFIO du Finistère (1908-1969)

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Auteur / Autrice : Pierre Brigant
Direction : Claude Geslin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Rennes 2

Résumé

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La fédération socialiste SFIO du Finistère voit le jour en 1908 après l'implosion de la Fédération socialiste de Bretagne en cinq fédérations départementales. Les socialistes brestois entraînés par Emile Goude, élu député en 1910 et par Hippolyte Masson, maire de Brest à partir de 1912, sont le fer de lance du socialisme dans le département. L'apogée est atteint en 1926. Le Finistère profitant de l'élan né de la victoire du Cartel des gauches en 1924, mais construit au cours des années qui ont suivi la scission de Tours, est alors au quatrième rang, au plan national, en nombre de sections. Mais le débat autour de la participation, doublé de querelles de personnes entre Goude et Masson réduit cela à néant. Goude quitte la fédération en 1929. Elle ne récupère de cette lutte fratricide qu'à partir des élections législatives de 1936 qui voient en particulier l'élection au Palais-Bourbon de Tanguy-Prigent, jeune paysan formé à la politique par le secrétaire fédéral Guy Le Normand. La guerre occulte à nouveau tout cela. Guy Le Normand, dont l'attitude a été ambigue͏̈ pendant ces années noires, est assassiné en 1944 par les résistants. La plupart des cadres fédéraux se sont néanmoins engagés dans la Résistance et Tanguy-Prigent, cadre du PS clandestin, est nommé ministre de l'Agriculture à la Libération. Les difficultés du quotidien resurgissent rapidement. Les socialistes finistériens sont partagés entre le souci de répondre aux aspirations de leur électorat traditionnel et celui de préserver la République née du référendum d'octobre 1946 des assauts gaullistes et communistes. Malgré certains effets de manches, les socialistes finistériens ne cesseront, au prix de quelques reniements, de défendre la politique incarnée par Guy Mollet. Il faut attendre le retour controversé du Général de Gaulle en mai 1958 pour voir le Finistère participer franchement à la fronde qui gagne le P. S. Tanguy-Prigent part pour le PSA en octobre 1959. Cette démission est une perte sévère pour la fédération. Les années soixante sont alors une lente agonie. Fédération souvent qualifiée de solide, le Finistère laisse pourtant l'image d'une structure divisée, matérialisée par l'hypertrophie de l'agglomération brestoise ou bien les tensions qui naissent épisodiquement entre les sections du Nord et du sud du département. Certains thèmes sont cependant suffisamment mobilisateurs pour estomper ces querelles intestines. C'est le cas du combat lai͏̈que, omniprésent tout au long de ces soixante années.