Thèse soutenue

Myths and stereotypes in film noir and neo-film noir : (1941-2001)

EN
Auteur / Autrice : Delphine Letort
Direction : Nicole Vigouroux-Frey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anglais
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Rennes 2

Résumé

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Les années quarante ont vu l'émergence d'un mouvement esthétique original que le film noir synthétise en se démarquant des conventions alors en vogue à Hollywood. Surveillé par la censure en raison du contenu subversif qui le caractérise, le film noir convoque une série de stéréotypes dont l'étude nous permet de mesurer l'influence du politique et de l'idéologique sur son mode de représentation. Structures narratives et mode de représentation travaillent de concert à la création d'une mythologie (la femme est fatale tandis que le héros est dit ''hard boiled'') que l'industrie cinématographique va abondamment exploiter dans sa stratégie commerciale. Le film noir révèle l'instabilité des codes qui servent à représenter le féminin et le masculin, suggère l'ambiguité des désirs qui poussent à l'acte meurtrier, fouille l'inconscient des êtres en proie à des pulsions morbides à travers les lumières contrastées qui composent l'espace. La criminalité apparaît comme le symptôme d'une véritable crise d'identité sociale et individuelle, semant dès les années cinquante les racines d'un mal que l'on voit exploser dans la violence du polar et du film néo-noir. Modernité et postmodernité ont affecté la relation de l'individu à l'espace social, à lui-même, comme elles ont transformé le statut de l'image dans la société. Le film noir et ses avatars trahissent les angoisses qui accompagnent une évolution incontrôlable, remplissent toujours une fonction politique à l'intéérieur du pays, invitant à un questionnement des valeurs individuelles et collectives à travers l'investigation de crimes dont l'horreur va croissante. Le film néo-noir interroge directement la culture et la civilisation postmodernes, s'amuse à déconstruitre les codes cinématographiques du film noir afin de mettre l'accent sur l'artificialité de la construction des images qui nous entourent et nous représentent, mais dont les enjeux nous échappent.