Du ''ciel'' à l'''au-delà'' : le purgatoire dans la culture et la société françaises (1850-1935)
Auteur / Autrice : | Guillaume Cuchet |
Direction : | Philippe Boutry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 12 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La dévotion aux âmes du purgatoire a été puissamment ''rechargée'' (Alphonse Dupront) en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le poids du ''culte des morts '', la volonté de recatholiciser les vivants par la '' piété envers les défunts '', la croyance au ''grand nombre des élus'' et la volonté de contrecarrer les mouvements qui mettaient en cause le système catholique des fins dernières (en particulier le spiritisme) lui ont donné une ultime pertinence culturelle. Sans compter que désormais, on ne se contente plus de prier pour les morts mais on les prie comme des intercesseurs à part entière, par où le culte du purgatoire incorpore une nouvelle dimension thaumaturgique qui jusqu'alors lui faisait défaut. En ce sens, le XDC siècle est bien le temps de la dévotion aux âmes du purgatoire. Le mouvement se donne des formes appropriées sur les plan institutionnel (archiconfréries, oeuvres de messes, congrégations spécialisées), dévotionnel (prière pour les '' âmes délaissées '', intercession des morts, vénération accrue pour la Vierge du Suffrage apparitions) et théologique (passage d'un purgatoire à porte étroite à un purgatoire réputée '' voie normale du salut '', fascination mystique pour l'expérience des âmes du purgatoire). La vitalité du système ne se dément pas jusqu'à la guerre de 14-18, dont on s'est efforcé de montrer comment et pour quelles raisons elle casse brutalement son essor. Au-delà, la dévotion entre dans une période déclin, particulièrement sensible après 1930-1935. Cet affaissement s'accompagne de profonds réaménagement dévotionnels et théologiques.