La reconnaissance du temps et de l'image dans l'archéologie monumentale ou le paradoxe de l'exactitude et de la subjectivité : pour l'identification, la connaissance, l'inventaire, la publication, la conservation et la restauration des monuments
Auteur / Autrice : | Anne Moignet-Gaultier |
Direction : | Anne-Marie Guimier-Sorbets |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Archéologie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Résumé
Mythes ou réalités, les monuments existent par leurs images visibles et invisibles. Cependant, celle du relevé de ''l'exact visible'' des vestiges tient un rôle archéologique primordial. Elle n'est pas seulement saisie, transposition et représentation de la conception architecturale d'un monument analysable en termes vitruviens : ''solidité, commodité, beauté''. Elle inclut la notion de temps et d'altération. Miroir ou masque ? Cette image doit révéler les valeurs historiques et architecturales du monument, jusqu'en ses subtilités et irrégularités les plus fines, pour constituer un document d'archive scientifique. L'histoire des relevés traditionnel, photogrammétrique et numérique conduit à reconnaître différentes formes d'exactitude révélatrices de subjectivités différentes. L'approche scientifique ne peut se passer d'une approche artistique, philosophique et poétique du monument et de ses images. L'image implique le sujet percevant autant que l'objet perçu. Les techniques dites objectives n'échappent pas à la subjectivité. C'est la complémentarité des regards soutenus par la technique, de la plus rudimentaire à la plus sophistiquée, qui permet d'envisager l'objectivité de l'image d'un monument, une image forcément plurielle. Qu'il s'agisse d'identifier, de connaître, d'archiver, de publier, de conserver ou de restaurer, cette démarche invite à un vrai ''recul'' du regard et de la réflexion l'archéologue ou l'architecte responsables de l'image des monuments.