Irène Némirovsky : le trouble d'une oeuvre
Auteur / Autrice : | Jeanne Galili-Lafon |
Direction : | Claude Mouchard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
Exilée russe d'origine juive, arrivée à Paris en 1919 à 16 ans, romancière à succès des années 30, Irène Némirovsky est morte à Auschwitz en 1942. Fêlure significative, son oeuvre se partage en romans à personnages juifs et romans à personnages français. Alors que ses premiers récits comme le dernier témoignent de l'importance qu'elle accorde à l'origine juive des personnages, allant jusqu'à jouer avec les stéréotypes antisémites, ses ''romans français'' lui font une place originale dans le ''roman de moeurs'' de l'entre-deux-guerres. Mais qu'il s'agisse des figures de femme (mères rivales et jeunes filles libres), de la précarité des espaces, du rapport entre l'Histoire et la mémoire de la persécution et de la place de l'argent, à la fois art et jeu, les ''romans juifs'' ont une poétique profondément différente. Ils se détachent aussi de ce qu'écrivent les romanciers juifs français de l'époque, même lorsqu'en 1940 elle aborde comme eux la question du rapport entre juifs et non-juifs dans le mariage, achevant de dessiner une figure complexe et ambigüe de romancière juive d'avant la Shoah