L'image pas-à-pas. Une lecture d'Aminadab de Maurice Blanchot
Auteur / Autrice : | David-Gil Uhrig |
Direction : | Julia Kristeva |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette lecture d'Aminadab, roman de Maurice Blanchot publié en 1942 dans la France de l'Occupation et de la Collaboration, cherche à dégager les différents enjeux d'une poétique inextricablement liée à son contexte historico-politique. A partir de la fin de 1937, Blanchot abandonne en effet des activités de journaliste qui l'ont conduit, malgré un anti-hitlérisme précoce, à faire le jeu de l'antisémitisme ; l'on assiste alors à l'élaboration d'une écriture cherchant à déjouer les pièges de l'identification du sujet à son langage. ''Aminadab'' suppose ainsi une conception de l'image poétique qui, à travers un personnage ''central'', joue un rôle essentiellement critique, non seulement vis-à-vis d'une notion de sujet fermée sur elle-même (comme, déjà, dans la première version de ''Thomas l'obscur''), mais aussi face à une conception stéréotypée de l'Histoire. Sur un plan philosophique, cela signifie que la seule critique heideggérienne du sujet husserlien se trouve nuancée par une narration qui introduit, sur l'axe diachronique du récit, un temps en arrêt : cette dimension synchronique, à la fois effacée et pourtant requise par chacun des actes du protagoniste Thomas, découvre une autre vérité que celle dont se réclament les habitants de la ''maison '', ce lieu unique qui est organisé de façon totalitaire et où l'errance n'a manifestement pas de place. ''Aminadab'' rappelle donc l'Histoire à sa vérité nomade, laquelle modère la poursuite de la fin par une exigence de justice dont l'avènement, bien qu'invisible, n'en a pas moins l'effectivité d'un acte.